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Le Sri Lanka : le triangle culturel.

La ligne de chemin de fer entre Ella et Kandy fait environ 170km de long, soit...6h30 de voyage dans un beau train bleu. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il ne va pas vite, le parcours est vallonné, il y a beaucoup de stations et il s'arrête dans chacune d'elles. Bon vous me direz que ce n'est pas si terrible, sauf que le lendemain du nouvel an il y avait foule et j'ai passé tout le trajet debout, pas une place ne s'est libérée et j'étais entre 2 wagons...Grrr ! Heureusement que je pouvais accéder à une porte d'un côté, j'avais de l'air et j'ai pu voir les paysages des plantations de thé. Ce fût un beau parcours ma foi.

Kandy.

Le triangle culturel s'étend entre les 3 anciennes capitales du pays. Successivement Anuradhapura, Polonnaruwa et Kandy en passant par Dambulla et Sigiriya (2 sites que je n'ai pas visités)


Kandy est une ville classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Elle a été l'une des capitales du Sri Lanka, elle possède un beau lac en plein centre.

Gautama Bouddha, le fondateur du bouddhisme, est né à Lumbini, au Népal. Il meurt à l'âge de 80 ans à Kusinâgar en Inde - environ 400 ans avant J.-C - où il a été incinéré. Après la cérémonie de crémation, une dent fût retrouvée parmi les cendres. Ses disciples la conservèrent comme une relique, un objet de dévotion. Après quelques temps passés en Inde, un couple princier la transporta à Ceylan et l'offrit au roi qui régnait à ce moment-là sur l'île. La capitale du royaume d'alors était Anuradhapura. La dent devint ainsi le symbole du pouvoir royal.

Elle voyagea ensuite à Polonnaruwa (nouveau roi, nouvelle capitale) puis à Kandy (nouveau roi, nouvelle capitale) où elle réside encore à ce jour. Je dis réside parce qu'on lui a construit un temple, le Temple de la Dent. Il n'en fallait pas plus pour que Kandy devienne un lieu de pèlerinage, une ville sacrée...Quelle histoire pour une dent ! Quand j'ai perdu ma première dent, j'ai dû avoir 1 franc, peut-être 2...

Les sri lankais viennent prier en famille et faire des offrandes, des fleurs achetées aux abords du temple. C'est aussi un lieu touristique que l'on peut visiter. A noter que la dent n'est pas exposée.

En plus des sri lankais, on croise aussi bien des bouddhistes que des hindouistes de toute l'Asie, les 2 religions sont étroitement liées.

Il faut laisser ses chaussures à l'entrée. Il y a plusieurs salles mais la plus belle, c'est le sanctuaire. Un bouddha recouvert de feuilles d'or trône au centre de l'hôtel.

Dans cette grande salle rectangulaire, douze bouddhas de couleur blanche sont positionnés entre les piliers. C'est un lieu de recueillement, de méditation et de prière qui donnent lieu à une belle ferveur religieuse. Le silence s'impose par respect, c'est un grand moment pour eux. Ils prient en famille, ils sont presque tous habillés en blanc, tous les âges sont représentés. Certaines personnes s'isolent, jamais loin d'un bouddha.

A quoi pensent-ils dans ces moments-là ? A la famille, à une vie meilleure, à l'amour, à la joie, à plus d'humanité, à la paix ? On n'est pas là dans la même démarche, mais à les voir, j'adhérerais presque à leurs croyances ou en tous cas à leur manière de croire et de pratiquer. Ils sont là, mais leur foi les transporte ailleurs, sans doute dans un monde meilleur. Ils me fascinent et troublent l'agnostique.

C'est émouvant de voir cette force collective qui se dégage de toutes ces mains jointes et de leurs regards tournés vers l'espérance. A force de le côtoyer régulièrement depuis plusieurs années, le bouddhisme est incontestablement la religion, ou la philosophie, qui me touche le plus. La seule qui parvient à réveiller mon inconscient. L'inconscient dans lequel j'ai refoulé et enfoui les croyances qui ne devraient plus jamais revoir le jour.

Mais cette vieille femme, seule face à elle-même dans ce lieu mystique, force le respect et je crois que si je voulais bien faire un petit effort, je m'assiérais près d'elle.

Polonnaruwa.

Polonnnaruwa a été la capitale du royaume de Ceylan pendant deux siècles et demi entre le XIème et le XIIIème siècle après J.-C. Pour vous donner un ordre d'idée, c'était en France presque la fin du Moyen-Age. Le capétien Saint-Louis régnait et c'était l'époque des bâtisseurs de cathédrales comme Notre-Dame-de- Paris.

Plusieurs rois et reines se sont succédés durant cette période faste. C'était l'âge d'or, l'agriculture était à son apogée, déjà à l'époque le pays exportait le riz à travers l'Asie. De cette époque, il reste le site archéologique avec ses multiples constructions.

L'entrée est assez chère (25€) mais quand je vois l'état de conservation, les rénovations en cours, les panneaux explicatifs et la propreté du site, je me dis que l'argent est ici bien dépensé. C'est un site étendu sur 122 hectares, il y a donc du chemin à parcourir. Le meilleur moyen de le visiter tranquillement, c'est de louer un vélo. C'est ce que j'ai fait, sous une chaleur écrasante.

Polonnaruwa était une cité royale et religieuse. On y voit encore le palais royal, des sanctuaires, des temples,des stupas et des bouddhas entre autres.

Le Vatadage est l''une des constructions les plus emblématiques de Polonnaruwa. Il s'agit d'un sanctuaire bouddhiste circulaire en pierre comprenant 4 entrées, 4 portes orientées face aux points cardinaux. Face à chaque porte, un bouddha est assis dans la position du lotus.

Un petit stupa est positionné au milieu. Le Vatadage aurait abrité en son temps la relique de la dent de Bouddha.

Un peu plus loin, en pédalant et en transpirant encore un peu plus, je découvre des merveilles architecturales. A chaque fois que vous voyez des colonnes en pierre, ça signifie qu'il y avait un toit, généralement en bois. Je vous épargne les détails des noms des monuments et des régnants de l'époque. C'était des monuments voués pour la plupart à la dévotion de Bouddha, avec des inspirations décoratives hindouistes en provenance de l'Inde voisine.

Il y a les visiteurs, nombreux ce jour-là, quelques étrangers mais pas tant que ça et ça m'a surpris. J'ai surtout vu des sri lankais (c'est les vacances) en touristes ou en pratiquants venus pour prier et se recueillir, bien que ce ne soit pas un lieu sacré.

Le monument le plus célèbre s'appelle le Gal Vihara. Impressionnant !

C'est un ensemble de 3 grands bouddhas sculptés dans une paroi rocheuse. Un bouddha assis dans la position du lotus, un bouddha debout les bras croisés et un bouddha allongé.

Le bouddha couché fait 15 mètres de long. C'est la représentation de Bouddha à la fin de sa vie, parvenu au nirvana.



Anuradhapura.


J'ai toujours aimé les vieilles pierres, je les touche, je les caresse, elles me parlent et me racontent une histoire. L'histoire d'une civilisation perdue, d'un pays, d'une ville, des régnants de l'époque. Rarement des peuples dont il ne reste aucune trace. Il ne reste que la trace des puissants. Bien que ce soit les peuples asservis, des prisonniers et des esclaves, qui ont construit ces merveilles archéologiques, ici comme partout dans le monde.

Anuradhapura est une ville sacrée. Elle a été la capitale politique et religieuse du pays pendant plus de 13 siècles, du IVème siècle avant J.-C jusqu'au Xème siècle. Le site archéologique est classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Il est étendu, faisant 25 km2.

Les travaux de rénovation sont colossaux. Hormis les stupas en briques, les autres stupas sont d'un blanc étincelant. Comme s'il n'y en avait pas assez, le gouvernement sri lankais a entrepris la construction d'un stupa en brique qui sera le plus haut du monde. Comme s'il n'y avait pas d'autres priorités dans ce pays pauvre...

Outre le pouvoir politique (plus de 100 rois s'y sont succédés), 5000 moines bouddhistes vivaient à Anuradhapura. C'est dire l'importance de la ville dans l'histoire du bouddhisme mondial. Parmi les ruines, il reste une multitude de lieux sacrés, stupas, temples et monastères, mais aussi les fondations des logements et des réfectoires avec leurs énormes réservoirs à riz en granit.

Les bains royaux.

Aujourd'hui, il y a plus de touristes que de moines.

Mais les touristes sri lankais sont ici avant tout en pèlerinage dans la ville sacrée. En guise d'offrandes, tous les membres de la famille déposent des fleurs au pied des bouddhas. Essentiellement des fleurs de lotus cueillies dans les lacs environnants.

La ferveur religieuse se rencontre à chaque détour d'un temple.

Les stupas (les monuments en forme de cloche surmontés d'une structure pyramidale) sont clos. Il n'y a pas d'ouverture pour pénétrer à l'intérieur. Par contre, il y a toujours un bâtiment attenant abritant de magnifiques fresques murales. On constate sur ces peintures que les hommes avaient les cheveux longs et portaient la moustache et la barbe.

Outre les peintures magnifiquement restaurées, l'intérieur abrite aussi une multitude de bouddhas, dont ici un bouddha couché impressionnant. Un peu kitsch quand-même. Mais c'est une pure merveille !

C'est la fin de l'histoire d'un long et beau voyage de 7 mois en Asie qui m'aura conduit successivement au Népal, au Vietnam, au Cambodge, aux Philippines, en Indonésie et au Sri Lanka. 6 pays que j'ai appréciés diversement.


Les Philippines ont été un vrai coup de cœur, j'ai une affection particulière pour le Cambodge et la vie sous-marine à Sulawesi en Indonésie c'est quelque chose d'inoubliable.


Mais l'indétrônable Népal a et aura sans doute toujours ma préférence. Peut-être que pour vous ce n'est rien, mais voir l'Everest a été pour moi un des moments les plus forts de mon existence. J'en rêvais depuis plus de 10 ans, je l'ai fait. Et marcher 3 semaines dans l’Himalaya, ça fait du bien au corps et à l'esprit.


Comme on dit : voir l'Everest et......penser déjà à la prochaine aventure !

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