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Le Cambodge : les temples d'Angkor.

C'est à Siem Reap qu'il faut se rendre pour visiter Angkor. C'est une ville en pleine expansion destinée à accueillir les 5 millions de visiteurs des temples. La ville est située à 15km du plus grand lac d'Asie du sud est, le Tonlé Sap. Ici, on est loin du Cambodge traditionnel. Siem Reap c'est 800 hôtels dont 550 avec piscine...J' vous dit pas la nappe phréatique ! Et il y a de l'ambiance, surtout du côté de Pub Street, la rue de la soif !

Les temples d'Angkor sont gérés par APSARA, une structure publique mise en place par le gouvernement cambodgien qui touche les dividendes. Les tarifs ont considérablement augmentés en février 2017 sur décision gouvernementale. Le pass 1 jour est passé de 20$ à 37$ (soit 85% d'augmentation !). Le pass 3 jours est passé de 40$ à 62$ (soit 55% d'augmentation) et le pass 1 semaine de 60$ à 72$ ! Soi-disant que la fréquentation est en baisse et le chiffre d'affaire aussi. C'est faux, chaque année les touristes sont de plus en plus nombreux. Et même si c'était vrai, une augmentation de 2 ou 3 dollars aurait été moins suspecte. Les hommes au pouvoir et la corruption couchent ensemble depuis longtemps, et ce racket d'état est insupportable.

Il est conseillé de visiter les temples dès l'ouverture à 7h30, avant l'arrivée des groupes de chinois. Où alors sur l'heure de midi quand ils retournent manger à Siem Reap. Quand le péril jaune arrive, on peut considérer que la visite est fichue. La vague jaune déferle et se répand parmi les temples. Les chinois sont envahissants, irrespectueux, sans-gêne, bruyants, antipathiques. Bref, ils font l'unanimité contre eux.



Les temples d'Angkor.


C'est le plus grand site archéologique à caractère religieux dans le Monde, l'archétype de la dévotion. Il couvre 400km2, à peu près en forme carrée de 20km de côté. A l'intérieur, une cité (Angkor Thom) et des dizaines de temples d'époque, d'importance, d'architecture, de taille et d'intérêt différents.

La construction des temples s'étend du IXème au XVème siècle de notre ère. Ils symbolisent la puissance de l'Empire Khmer qui englobait le Cambodge, le Laos, la Thaïlande et une grande partie du Vietnam. Angkor, la capitale de l'Empire, a compté jusqu'à 1 million d'habitants à son apogée. Elle a été érigée par des souverains khmers qui se proclamaient Dieux-Rois. Les temples sont d'inspiration hindoue ou bouddhiste, selon les croyances des monarques qui se sont succédés. Chacun d'entre eux voulant faire mieux que son prédécesseur.

Suite au déclin de l'Empire Khmer au XVème siècle, Angkor fut abandonné, livré au pillage et à la jungle pendant près de 5 siècles. Elle fut redécouverte vers les années 1860 par une expédition française. Le XXème siècle sera le siècle de la rénovation menée par plusieurs pays. Une rénovation qui ne prendra jamais fin.

Angkor est classé au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1992.



Angkor Wat.


J'ai commencé par le plus majestueux des temples. Angkor Wat, l'emblème du Cambodge, il figure sur le drapeau du pays et sur les billets de banque. Je n'y suis pas resté longtemps à cause de la foule à 8h du matin, ça n'avait plus d'intérêt dans ces conditions-là. Je reviendrai un autre jour à une autre heure.




Angkor Thom : le Bayon.


Angkor Thom était une cité au sein d'Angkor, d'environ 10km2, construite sous le règne du Dieu-Roi bouddhiste Jayavarman VII au XIIème siècle.

Le Bayon est le temple central d'Angkor Thom.

De loin, on ne se rend pas bien compte de la majestuosité du temple, et de ce qu'il devait être à l'âge d'or de l'Empire Khmer. Le Bayon était constitué de 54 tours ornées chacune de 4 visages identiques représentant Bodhisattva, le Bouddha avant son éveil. Certains chercheurs avancent l'hypothèse qu'il s'agirait des portraits du souverain lui-même. Sur les 54 tours, il en reste 37, soit 148 visages aux sourires énigmatiques empreints de sérénité.

Des gros plans permettent de se rendre compte du travail colossal de sculpture et d'assemblage que ça a représenté. Chaque visage est identique, construit à la façon d'un puzzle en grès. Sans rien pour faire les joints, seulement un ajustement sur place, pierre par pierre. Impressionnant !

Ta Prohm.


Jayavarman VII a été le Dieu-Roi le plus puissant de l'Empire Khmer, et le plus bâtisseur. C'est également lui qui a fait construire le Ta Prohm.

C'est le temple le plus pittoresque d'Angkor, laissé presque dans l'état dans lequel il a été découvert. Suite à l'abandon d'Angkor, la nature a vite repris ses droits, les temples ont été envahis par la jungle environnante.

Aujourd'hui, le Ta Prohm est presque une ruine avec des tas de blocs de pierres entassés au sol. Quelques murs et murets sont encore debout, certains maintenus grâce aux énormes arbres séculaires de la forêt.


Les racines géantes entrelacent la pierre comme une coulée de lave solidifiée, cristallisée par le temps. C'est un combat au corps à corps, une lutte acharnée. Les racines tentaculaires rampent le long des pierres et des allées et resurgissent plus loin, s'infiltrant dans d'autres interstices, soulevant, fissurant à nouveau la pierre vaincue, prisonnière de la force de la nature.



En dehors de l'aspect spectaculaire et inspirant des lieux, les spécialistes s'accordent à dire que le temple est en danger. Le poids des arbres et de leurs racines arachnéennes affaissent les constructions. Que faut-il faire ? On voit très bien la problématique et l'urgence ci-dessous.


Qui faut-il sacrifier de l'arbre ou de la pierre ?

On serait tenté de dire qu'il n'y a qu'une seule réponse : l'arbre. Nous sommes sur un site archéologique, il faut le préserver. Oui d'accord, mais si on demande aux gens comment ils s'imaginent Angkor, beaucoup répondront que c'est un temple envahi pas les arbres. Ces entrelacs des racines et de la pierre sont gravés dans l'imaginaire des gens. Ils viennent pour voir ça entre autre. Ta Prohm serait l'endroit le plus photographié du Cambodge et le temple préféré des touristes. Si on leur enlève le charme des lieux, la magie n'opérera plus. Tel est le dilemme. On passe ainsi de l'aspect purement archéologique, à l'aspect commercial d'Angkor.

Il n'y a pas de doute, c'est le plus bel endroit de la cité khmère.


Un vrai décor de cinéma.

J'ai visité plus d'une dizaine de temples. Tous n'ont pas le même intérêt. Je vous montre les plus emblématiques, ceux qui donnent envie d'y aller.


Après 2 jours de visite, je décide de faire un break d'une journée consacrée à la visite d'un village flottant.


Le village flottant de Kompong Pluk.


Situé à une quinzaine de km de Siem Reap, le village flottant de Kompong Pluk est un endroit surprenant construit sur de hauts pilotis au bord de la rivière Tonlé Sap, à 1km du lac éponyme.

Après une demie heure de navigation sur la rivière, on arrive en vue du village. Le premier bâtiment qu'on aperçoit est l'école haut perchée et des écoliers qui s'y rendent en barque.

Une communauté de pêcheurs vit dans ce village perché sur des pilotis de 8m de haut. A la période des pluies, le niveau de l'eau monte de 6 à 7m. En ce moment, le niveau de la rivière est bas et continue à descendre encore. Ces gratte-ciels en bois sont une prouesse défiant les lois de l'équilibre. Tout est fait de bric et de broc. Pieux porteurs, étaies, renforts et échelles s'enchevêtrent dans un désordre absolu. Un vrai Mikado !

Le linge est suspendu, il y a beaucoup de fleurs et le bleu est la couleur dominante. On ne voit pas beaucoup les habitants côté rivière, mais quand on les voit, ils paraissent bien petits parmi ce foisonnement.

La vie se passe plutôt côté terre. Le village est traversé par une rue en terre, actuellement 5m au dessus du niveau de la rivière. A la saison des pluies et de la mousson, la rue est inondée par une hauteur de 2m d'eau ! Pour aller chez son voisin d'en face, il faut y aller en barque ...ou à la nage !

En ce moment, le village est magnifique, très fleuri.

La vie s'écoule paisiblement dans ce village du bout du monde évoluant au fil des saisons, tantôt à sec comme en ce moment, tantôt inondé, noyé dans les eaux du Tonlé Sap en crue. J'aimerais revenir à la saison des pluies pour voir la différence.

Ici aussi vit le peuple de l'eau.

Un pêcheur solitaire sur le lac Tonlé Sap.

Retour à Angkor au lendemain de cette escapade insolite.


Angkor Wat.


C'est le plus grand monument du site archéologique d'Angkor et le plus grand monument religieux du Monde. Construit par le Dieu-Roi Suryavarnam II au XIIème siècle.

Je l'ai visité cette fois de 16h jusqu'au coucher de soleil. Il y avait un peu moins de monde.

C'est le temple le mieux conservé. Etant entouré de douves, il n'a pas été trop envahi par la jungle. De gros travaux de restauration ont été menés et continuent de l'être aujourd'hui encore.

Initialement hindou, dédié à Vishnou, les bouddhistes l'ont "annexé" au XVème siècle. L'intérieur est complexe et on manque de recul pour bien l'apprécier. Néanmoins, une série de bas reliefs magnifiques se déploie sur 800m tout autour de l'enceinte intérieure. 3000 apsaras sont ainsi sculptées parmi ces scènes mythiques de l'Empire Khmer.

J'aime ce monument pour la vue d'ensemble de l'extérieur. Il impressionne par sa grandeur et sa symétrie parfaite, par les quelques hauts palmiers qui l'entourent et ses reflets dans les plans d'eau situés avant l'entrée.


L’envoûtement que pourrait susciter le temple est malheureusement gâché par la foule. Mais je suis patient, j'attends le bon moment et je compte sur la chance. Il en fallait ce jour-là pour faire la rencontre que je n'attendais pas. Des jeunes moines bouddhistes, beaux comme tout et prenant gentiment la pose avec beaucoup d'élégance. Une touche esthétique couleur safran dans un décor millénaire.


Le soleil se couche en face d'Angkor Wat. Le temple est alors éclairé et change de couleur au fur et à mesure que le soleil descend. Il faut être là à ce moment-là car c'est magique !



Les Apsaras.


3000 Apsaras sont sculptées sur les bas-reliefs de Angkor Wat. On en retrouve en grand nombre ailleurs sur tous les autres temples.

Les Apsaras sont des nymphes célestes d'une exceptionnelle beauté émergeant des eaux pour séduire les hommes. Elles représentaient l'art de la danse et de la musique.



A Siem Reap, plusieurs grands restaurants proposent des spectacles de danses Apsaras. Là où je suis allé, le décor était sublime, réhaussé par un éclairage subtil. Les danseuses sont richement vêtues. C'est une danse basée sur la gestuelle des mains et des pieds, le corps cambré, tout en douceur et avec grâce.


Les danseuses sont d'une exceptionnelle beauté, émergeant de la scène pour séduire les hommes !...

Le Cambodge, un pays à ne pas manquer.

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