top of page
Rechercher

Le Kenya : une agréable détente au bord de la mer.

Le Kenya est tellement assimilé aux safaris, que beaucoup de personnes ignorent que le pays a une façade maritime de 536km donnant sur l'océan indien. Après le safari riche en émotions, je suis allé me détendre au bord de la mer. Elle me manquait.

J'en profite pour dire que depuis le début de mon voyage en Afrique, j'ai trouvé les africains sympas presque partout. Mais la palme revient incontestablement au kényans qui sont d'une gentillesse exquise qui fait du bien. Ils sont épatants. Le voyageur est de cette manière fortement encouragé à y rester.

J'ai passé 12 jours au bord de la mer, en trois étapes. Je vous avoue que j'ai été agréablement surpris par le littoral kényan.

Diani Beach.

Diani, c'est là station balnéaire où les touristes viennent prendre l'air du large après un safari poussiéreux. Mi-mars est considéré comme le début de la saison des pluies, c'est par conséquent le début de la saison basse, et Diani est mort et triste. Mais il ne tombe pas une goutte de pluie, que des gouttes de sueur. La chaleur est accablante. Seuls quelques cumulus de beau temps viennent rompre la monotonie d'un ciel invariablement bleu.

Bon Diani j'ai pas trop aimé. C'est une grande et belle plage, mais sans charme particulier, juste une vaste étendue de sable blanc. L'eau est chaude et, heureusement, il y a de l'ombre. Mais il ne se passe rien, il n'y a personne et pas d'animation. C'est tranquille, j'aime ça, mais là c'est trop tranquille.

Watamu.

C'est un petit village côtier sympathique qui pourrait l'être davantage si une colonie d'italiens n'avait pas décidé de s'y installer. Ici les kényans parlent la langue de Dante...Quelques expats ont monté leur affaire, pizzéria, trattoria, galeteria, aux prix européens. Ils ne sont même pas sympas. Tous les clients sont blancs. Comme je n'aime pas cette ségrégation, je mange local dans une petite gargote tenue par une sympathique dame et ses deux grands garçons. C'est bon, pas cher et pas italien.

Les plages de sable blanc sont belles, mais il n'y a pas de hauteur d'eau à marée basse, il faut attendre la marée montante. Il fait très chaud, et l'eau est tellement chaude, sûrement plus de 30°C, que se baigner ne rafraîchit même pas.


La baie de Watamu à marée basse et à marée haute.







Ici il y a plus de monde, c'est plus joli et plus sympa. Les kényans essaient de tirer partie des touristes en vendant un peu d'artisanat sur les plages.

La plage de Jacaranda est certainement la plus grande et l'une des plus belles plages que j'ai jamais vues. C'est une immense étendue de sable blanc, à marée basse on se croirait sur un lac salé ou dans le désert.

Ça fait vraiment mal aux yeux ! Et le soleil fait mal à la tête. On peut y marcher pendant des heures, mais la forte chaleur décourage même les plus courageux.

Des resorts luxueux bordent la plage, mais tout est vide ou presque. Je suis tout seul à marcher dans ce grand "désert" immaculé.

C'était les grandes marées de la nouvelle lune de mars. La mer était à environ un kilomètre du rivage. Quelle corvée ! Mais quelle plage magnifique !

Lamu.

Lamu est un archipel, une île et une ville. L'archipel est situé au nord de la côte kényane à moins de 100km de la Somalie. J'ai posé mon sac sur l'île de Lamu dont la ville principale est Lamu...Mais j'ai dormi dans le village de Shela à 4km de Lamu. Un chemin côtier les relient (je ne sais pas si vous avez bien suivi)

Il y a un mois, je ne connaissais pas l'existence de Lamu. C'est une voyageuse de rencontre qui m'a conseillé d'y venir. Voici Lamu ville.

Quand je suis arrivé en bateau, à marée haute, je n'ai pas bien compris. Suis-je bien au Kenya ? C'est quoi cette ville ! Je vois des mosquées et des minarets, on dirait une ville arabe !

La culture Swahilie regroupe les populations bantoues (subsahariennes) s'étant établies en Afrique de l'est où la langue swahilie est majoritaire. La population de la côte kényane (et tanzanienne) est un métissage de bantous, d'arabes et de perses. En effet, l'archipel se situe sur la voie maritime commerciale qu'empruntaient les marchands arabes et perses naviguant sur l'océan indien. Certains s'y installèrent. Cette influence étrangère musulmane a provoqué l'islamisation des villes côtières.


Lamu à marée basse.

Dans un pays à plus de 80% chrétien, Lamu est à plus de 90% musulmane. La ville est classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Elle me fait penser à Essaouira au Maroc.

Il n'y a pas de voitures, on se déplace à pied ou en motos-taxis. Le transport des marchandises se fait à dos d'âne. Les rues de la ville sont étroites, des places servent de lieux de rencontre. Le charme opère vite dans cette cité de caractère qui a conservé son authenticité architecturale et culturelle. Les femmes portent le voile ou la burqa. La ville est vivante, l'atmosphère est surannée. J'aime beaucoup cette ambiance musulmane très animée et colorée, aux senteurs d'épices. C'est vraiment une belle ville.

A quatre kilomètres de Lamu, le village balnéaire de Shela où j'ai dormi. A marée basse, on peut marcher entre les deux villes sur le chemin côtier ou bien utiliser les services des motos-taxis. A marée haute, il faut prendre un bateau-taxi.


Shela à marée haute et à marée basse.

Les riches demeures sont belles, de couleur blanche ou ocre jaune. Beaucoup abritent des hébergements de qualité comme l'hôtel où j'ai dormi proposant une vue spectaculaire de la terrasse fleurie de bougainvilliers.

La majorité des touristes dorment à Shela parce qu'il y a la plage, bien agréable, mais presque déserte, ici il n'y a pas de tourisme de masse. Je suis bien, il fait chaud et c'est beau.











A shela aussi, les rues sont étroites mais c'est un village surtout résidentiel, il n'y a pas de commerces à part quelques boutiques d'art et d'artisanat destinées aux touristes. C'est tout petit, on en fait le tour en une demi-heure. Le centre d'intérêt, c'est la plage et le Peponi, le seul bar de l'île où on sert de l'alcool. C'est forcément le lieu de rencontre.


Les boutres sont de beaux bateaux en bois équipés d'une voile trapézoïdale, un peu comme les felouques sur le Nil en Égypte. Ils servent pour la pêche, le transport de marchandises, le transport de passagers, la plaisance.

La plus belle excursion à Shela, c'est le sunset cruise, la croisière au coucher de soleil. C'est une sortie très agréable et confortable sur les boutres aux belles voiles peintes par des artistes kényans.

On navigue à la voile pendant une heure et demie. On longe la mangrove, on y pénètre par une voie navigable pour en sortir auprès des riches demeures de français et d'italiens. Et on attend patiemment que l'astre lumineux disparaisse dans un halo de couleur jaune orangé.

Le Kenya est venu tout chambouler dans mon esprit et dans ma connaissance du Monde. Du monde animal et du monde des hommes.


Tout d'abord le safari m'a beaucoup marqué, j'y pense tout les jours, comme un rêve réalisé qui s'éternise. Y a-t-il plus beau sur la Terre que l'intemporelle savane peuplée d'animaux sauvages, pacifiques, plus beaux les uns que les autres, dans le silence, la lenteur et la langueur qui invitent à la contemplation et à la rêverie ? Je ne crois pas.


Et j'adore les kényans. Voilà des africains d'une gentillesse impressionnante, c'est rare de voir ça. Ils sont sérieux, ils sourient, ils saluent, ils parlent beaucoup, les côtoyer au quotidien - c'est plus facile quand on a la chance de voyager seul - c'est un pur régal. Grâce à eux je n'ai aucun effort à faire pour me sentir bien dans leur pays. Et puis ce sont des grands professionnels du tourisme.


Le Kenya est une destination incontournable, pour ceux qui peuvent se le payer. Mais parce que j'y suis aujourd'hui, vous pouvez y être demain.

Alors venez !


102 vues

Posts récents

Voir tout

JEAN-PIERRE

bottom of page