Le Kenya : un safari inoubliable !
- jpln56
- 9 mars 2019
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 oct. 2022
Au pays des Massaï.

Les Massaï vivent au sud du Kenya et au nord de la Tanzanie. Au Kenya ils seraient environ 800 000. C'est un peuple qui a émigré du Soudan avec son bétail. Ce sont des éleveurs et des paysans. Certains d'entre eux vivent dans les parcs nationaux. Ils peuvent avoir des troupeaux de plusieurs centaines de vaches, quelques chèvres et des moutons aussi.

Leur habitat est constitué de maisons ovales construites avec de la bouse de vache séchée. L'entrée est en forme de petit labyrinthe. Ils se nourrissent de lait et de sang qu'ils prélèvent sur leurs bêtes sans les tuer. Leur bétail est leur principale source de revenus et aussi leur principale nourriture. Ils se soignent avec des plantes médicinales.
Les Massaï sont reconnaissables à leur célèbre longue tunique rouge ou bleue dont ils se drapent le corps. Les femmes portent d'impressionnants bijoux de perles qu'elles fabriquent elles-mêmes. Les oreilles percées et distendues n'échappent pas à la fantaisie.

Petit Massaï deviendra grand !

Le safari.
Aucune agence parmi la dizaine que j'ai contactées, n'a voulu me joindre à un groupe constitué, ça pose soi-disant des problèmes de cohabitation. C'est la raison pour laquelle j'ai fait un safari privé, seul dans un mini van dont le toit se rehausse pour une meilleure observation des animaux. Le géant de 2m à côté de moi, c'est Geoffrey, mon chauffeur guide. Un gars bien, toujours de bonne humeur.
Coût du safari privé de 4 jours/3 nuits en pension complète en lodges (payé en dollars) : 1180$ soit 1040€.
Il a fait 40°C tous les jours...


Faire un safari au Kenya c'est un rêve d'enfant puis un rêve d'adulte. Quand on est trop vieux ce n'est plus un rêve mais un regret. Personnellement je n'en rêvais pas, ce n'était pas une obsession. J'attendais mon heure. Faisant le tour du monde, je savais que ça allait arriver. Faisant la traversée de l'Afrique, c'est logiquement arrivé. J'ai vécu de grands moments lors de tous mes voyages, ce safari est classé parmi mes meilleurs souvenirs.
Je ne suis pas un photographe animalier, je n'en ai ni les qualités ni le matériel adéquat. J'ai fait au mieux. Profitez-en et réserver votre billet d'avion...avant les regrets.
Veuillez m'excuser de tant de beauté !
Amboseli National Park (les neiges du Kilimandjaro)
C'est un petit parc de 400km2, mais c'est le deuxième le plus visité au Kenya. Il est célèbre pour ses animaux bien sûr, avec en toile de fond les neiges éternelles du Kilimandjaro. C'est le sommet mythique du continent africain, haut de 5895m. Il a inspiré Ernest Hemingway (Les neiges du Kilimandjaro) et Joseph Kessel (Le Lion) . Quand je l'ai vu j'ai eu des frissons. Il apparaitra sur quelques photos.
Je ne vais pas faire beaucoup de commentaires, ils seraient superflus. Ceci est donc un reportage photo avant tout sur un magnifique parc national de la savane kényane. Le Parc National Amboseli.

Les éléphants sont plus d'un millier. On en voit partout tout le temps.

Éléphants, gazelles de Thompson et un gnou.
Le Kilimandjaro domine la maman et ses éléphanteaux.



Le gnou appartient à la famille des antilopes.


Des gazelles de Thompson au coucher du soleil et au petit matin.


C'est à Amboseli que j'ai vu mes premiers zèbres. Le zèbre est un petit équidé mesurant entre 1,10m et 1,40m au garrot. C'est un code-barres sur pattes, ses rayures blanches et noires le distinguent nettement des autres animaux, on le repère de loin malgré sa petite taille.



Est-il blanc à rayures noires ou bien noir à rayures blanches ? En tout cas c'est son empreinte génétique car ils sont tous différents.

Les girafes sont toujours aussi imposantes et élégantes.

Au coucher de soleil.


Il y a une grande mare au milieu du parc, très peu profonde en cette fin de période sèche. Des centaines de flamands roses vivent là, la tête dans l'eau, se nourrissant de vers et d'algues principalement. Le spectacle est magnifique !


Alors que je regardais la beauté de ce lieu de silence, une grande dame élégante en robe noire est passée devant moi, sans un regard, hautaine. Je ne lui ai rien dit parce qu'elle était trop belle. Je vous présente la fière autruche massaï dans un décor surréaliste !

Tsavo West National Park.
Le parc national Tsavo est l'un des plus grands d'Afrique. Il est traversé en son milieu par la route et la voie ferrée reliant Nairobi à Mombasa. Pas bêtes les kényans, ils en ont profité pour faire deux parcs nationaux, soit deux entrées payantes et les taxes gouvernementales qui vont avec...
Le Parc National Tsavo Ouest est d'une grande beauté sauvage. La savane est haute, les montagnes sont belles et les acacias magnifiques. Il y a moins d'animaux, mais ce que j'ai vu est incroyable. On voit les mêmes animaux, mais pour que vous ne vous lassiez pas, il y en a quelques uns en mouvement.
Les buffles vivent toujours en troupeau. Plus d'une centaine sont venus s'abreuver autour d'une mare, à l'aube d'un nouveau jour. C'est une image classique de l'Afrique sauvage.

La belle et la bête au lever de soleil.

Deux impalas mâles se battent, c'est généralement pour une femelle. C'est un thème universel....

Jamais je n'aurais cru voir autant de girafes, je croyais que c'était un animal rare. Mais non, il y en a beaucoup.


J'ai remarqué que les girafes et les zèbres s'entendent bien. Je les ai souvent vus ensemble autour des mares, c'est un ravissement, j'aurais passé des heures à les regarder tellement c'est beau.


Tsavo East National Park.
J'ai failli ne pas faire Tsavo Est pour faire baisser le coût du safari. Vous allez voir que quelque fois il ne faut pas regarder à la dépense sous peine de passer à côté de l'essentiel. De spectaculaire, le safari est devenu sublime !
Le Parc National Tsavo Est est typique par la couleur de la terre, une terre rouge, la terre africaine. Une immense savane s'étend à perte de vue.

Les éléphants se font un plaisir de patauger dans les mares et en ressortent rouges comme la rouille. Ils n'en sont que plus beaux et étranges.


Les girafes se battent à coup de tête en balançant maladroitement leurs longs cous, nombreux sont les coups donnés dans le vide.


Mais elles savent aussi faire preuve de tendresse.

J'ai constaté qu'il n'y avait pas beaucoup de touristes dans les parcs, je me suis souvent retrouvé seul dans l'immense savane. Vous ne pouvez pas savoir quel plaisir c'était. Les chauffeurs communiquent entre eux à l'aide de la radio, celui qui voit un lion ou un guépard, prévient les autres. Geoffrey capte un appel, il y a un lion pas loin de là où nous sommes. Demi-tour, on y va bien sûr. On n'a pas eu de mal à trouver, il suffisait de repérer les six ou sept mini vans arrêtés au même endroit.

En effet, une très belle lionne se reposait au sommet d'un amas rocheux. Je ne la voyais pas très bien, elle était malheureusement un peu loin. Il fallait les jumelles. Mais, comme on dit, rien que de l'avoir vue, j'ai gagné ma journée. C'était la fin de l'après-midi, on décide de rejoindre le lodge.

Un kilomètre après la lionne, on roulait seuls en direction du lodge sur une belle piste de terre rouge. Si je vous montre cette photo de la savane de Tsavo Est ci-dessous, c'est parce que c'est beau, mais c'est surtout parce qu'on s'est arrêté trente secondes pour prendre cette photo. Vingt secondes qui ont changé le cours du safari. Si je n'avais pas demandé à Geoffrey de s'arrêter, je n'aurais pas vu ce qui suit. De spectaculaire, le safari est devenu d'un seul coup inoubliable !

"Geoffrey ! Arrête-toi, une lionne traverse la route ! ". "Je l'ai vue", me répond-il. Geoffrey s'arrête brusquement et c'est là que le miracle s'est produit, devant moi, à moins de vingt mètres. En huit ans de safaris, Geoffrey n'avait jamais vu ça. On en a discuté au lodge avec d'autres chauffeurs, aucun n'a encore eu la chance d'en voir autant, ni eux, ni leurs clients. J'ai eu une chance incroyable !
La lionne a traversé la route de gauche à droite, je la vois à peine dans les herbes sèches de la savane. Je regarde à gauche, de là où elle est venue. "Geoffrey ! Regarde à gauche ! Il y a un groupe qui arrive !" J'avais du mal à bien voir à cause de la chose salée qui brouillait ma vue...

Plus d'une dizaine de lions dévalaient une légère pente de la savane . Ils couraient, sautaient, s'amusaient. Ils se sont arrêtés au bord de la route, à 15 mètres environ du mini van, rien que pour moi, perché sur mon observatoire.

C'était en réalité un groupe de lionnes avec leurs petits. Pas vraiment des lionceaux car ils étaient déjà presque aussi grands que leurs mères. Ils sont restés dix minutes à jouer au bord de la piste, j'étais aux premières loges, abasourdi, admiratif ! Qui ne le serait pas...


Puis ils ont finalement traversé la route exprimant toute leur félinité. La force alliée à la grâce.
Geoffrey, resté au volant, les a comptés. "Pierre, il y en a quatorze". 14 lionnes !!! vous imaginez un peu la folie en moi !

Ils se sont éloignés par la droite, toujours en s'amusant, surtout les plus jeunes, dépassant à peine les herbes de la savane.

A gauche, une jeune lionne. A droite, un jeune lion dont on commence à voir la crinière fauve naissante.

Les jeunes lions peuvent s'amuser en toute tranquillité, c'est leur territoire, il ne peut rien leur arriver. Maman surveille, belle, attentive et protectrice.

Le lendemain matin, on repart une dernière fois dans le parc Tsavo Est. Le game drive se déroule de 7h à 10h et c'est terminé, c'est le dernier jour du safari. Des souvenirs plein la tête.
Geoffrey roule beaucoup, on fait des kilomètres, je vois plus d'une cinquantaine d'éléphants rouges, une girafe qui marche sur la piste droit sur nous. Impressionnante. La savane est belle, je suis bien. Les oiseaux aussi sont magnifiques, colorés, il y a plus de 1200 espèces d'oiseaux au Kenya.

Geoffrey m'annonce qu'on prend la direction de la porte de sortie du parc. Il fait déjà beau et chaud. Je quitte mon poste d'observation et m'assois à l'arrière du mini van. Je regarde par la vitre.
Ça fait moins d'une minute que je suis assis quand soudain je pousse un cri. "Un lion ! Geoffrey, j'ai vu un lion !" Pauvre Geoffrey, il a sursauté. Il ne l'avait pas vu, il fait une marche arrière jusqu'à l'arbre où je l'ai vu. Un lion, un vrai, un mâle.
"Je crois qu'il mange une antilope". "C'est pas une antilope, c'est une girafe" me dit Geoffrey. Je rigole. "Pourquoi pas un éléphant !" lui dis-je.

Il n'a pas pris la pose. A peine arrivé à sa hauteur, à trois mètres de lui, il s'en est allé lentement avec sa proie. C'était bien une girafe, ou plutôt une partie de girafon qu'il a dû tuer dans la nuit. La nature est impitoyable, où règne la loi du plus fort. C'est qui le roi de la savane ?
On remarque la puissance de la bête, les muscles saillissent et bombent son corps.

C'est un vieux lion, sa peau est marquée et sa crinière n'est plus aussi belle que ce qu'elle a dû être auparavant.
Mais c'est mon premier lion, vu à un quart d'heure de la fin du safari au Kenya. Alors il est beau, il est trop beau mon lion !...

Voir ça, c'est tout simplement à ranger parmi les plus beaux souvenirs de 60 ans de vie !...





Commentaires