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L'Ouganda : un pays pauvre et méconnu qui ne manque pas de richesses.

  • jpln56
  • 26 févr. 2019
  • 11 min de lecture

Dernière mise à jour : 15 oct. 2022

L'Ouganda est un pays de 42 millions d'habitants, la capitale Kampala en compte 1,5 millions. C'est une ancienne colonie britannique ayant acquis son indépendance en 1962. Le pays a été marqué par la dictature sous Idi Amin Dada de 1971 à 1979, un militaire imbécile, fou, sanguinaire et paranoïaque sous lequel 300 000 ougandais sont morts ou disparus. Le président actuel (Museveni) est à la tête du pays depuis 1986, soit 33 ans, à chaque fois réélu au premier tour. Il y aurait des soupçons de fraudes...

Les langues officielles sont l'anglais et le swahili. Il y a environ 82% de chrétiens (catholiques, protestants, anglicans, pentecôtistes) et 13% de musulmans. On paye en shillings ougandais. Le pays est marqué par un fort taux de sida, on parle de 2 millions de personnes touchées, hommes, femmes et enfants. Le taux de natalité est de 6 enfants par femme et l'espérance de vie est de 63 ans.

J'ai traversé la frontière en venant du Rwanda. Pas grand chose ne change, le pays est fait de moyennes montagnes et d'une végétation tropicale avec un nombre de bananiers au mètre carré impressionnant comme chez son voisin. Une grande partie sud-est du pays est occupée par le lac Victoria qui est considéré comme la source du Nil Blanc.

L'Ouganda est malheureusement un pays très pauvre équivalent aux pays d'Afrique de l'ouest. C'est une désolation.



Le Lac Bunyonyi.


Un beau lac non loin du Rwanda, c'est ma première étape en Ouganda. Le lac Bunyonyi est un petit lac aux rives sinueuses de 25km de long et 7km de large à 1920m d'altitude. 29 îles sont dispersées dans un cadre naturel magnifique. J'ai séjourné trois jours sur l'île d'Itambira. J'ai fait des heures de pirogue, une lourde embarcation taillée d'une seule pièce dans un tronc d'arbre.








J'arrive avec la pirogue sur une île non habitée et pourtant il y a du monde. Une école primaire et un collège, rien d'autre. C'est bizarre comme localisation pour des écoles, les élèves de la terre ferme viennent à l'école en pirogue sur une île déserte...Ce sont des écoles protestantes.

A l'école primaire, il y avait de la réticence à m'accueillir, il faut dire que les instituteurs ont essayé de me soutirer de l'argent pour sponsoriser leur école. Ça fait plus de 5 mois que je voyage en Afrique et c'est tous les jours qu'on me demande de l'argent...

Au collège l'accueil a été beaucoup plus cordial. Les classes sont belles et propres, elles sont neuves.










J'ai été frappé par les slogans affichés sur les murs des bâtiments ou cloués sur les arbres. Je sais bien que le sida est le fléau national, mais c'est une sensibilisation on ne peut plus directe et sans tabous.

Non au sexe.............. La virginité c'est la santé..... L'abstinence est le meilleur moyen d'éviter le Sida.................... Les règles c'est bien et c'est normal...


C'est étonnant n'est-ce pas ? Et bien sûr, il n'y a aucun message sur le préservatif, école chrétienne oblige...

Vous remarquerez que les jeunes filles ont les cheveux rasés (c'est fréquent dans toute l'Afrique). Je croyais que c'était pour éviter les poux, mais pas du tout. Les cheveux des africaines sont difficiles à coiffer au naturel alors elles les frises, les défrises, mettent des rajouts, font des couleurs. Tout ça prend du temps alors que leur temps doit être consacré aux études. Alors la boule à zéro est obligatoire !... Elles auront le temps de se faire belle à l'âge adulte.

Le beau lac Bunyonyi est un lieu touristique mais loin d'être surpeuplé, au contraire, ici on a la paix et la tranquillité. C'est l'endroit idéal pour la détente, faire de la pirogue et observer les oiseaux. Voir et photographier les petits oiseaux, ce n'est pas facile, alors je me suis concentré sur les grands échassiers, les plus beaux que j'ai jamais vus. Il n'y en a que 70 000 dans le monde, uniquement dans la région des Grands Lacs.











La grue royale mesure 1 mètre de haut pour seulement 3 à 4 kilos et une envergure de 2m. Elle vole. Son plumage est élégant, teinté de blanc, de gris clair et foncé, de noir, de marron et de jaune. Les joues sont blanches avec une tache rouge au-dessus, une crête noire et un sac gulaire rouge. Quelle palette ! Les yeux ne paraissent pas réels. Des plumes dorées sont hérissées sur sa tête, c'est ce qui la qualifie de royale. C'est un oiseau qui ne migre pas et c'est l'emblème de l'Ouganda, il figure sur le drapeau du pays .

Je suis dans la région étendue des Grands Lacs, mais les petits lacs cachent bien leur jeu. Il ne faut pas les manquer, tellement ils sont beaux et paisibles.

Le Queen Elizabeth National Park.


Je continue ma route en montant vers le nord du pays en direction du Queen Elizabeth National Park. En chemin j'ai passé la ligne de l’Équateur qui, en Afrique de l'est, traverse le Congo, l'Ouganda et le Kenya. Pour bien situer, parmi les pays d'Afrique de l'est que j'ai visités ou que je vais visiter, l’Éthiopie est dans l'hémisphère nord, l'Ouganda et le Kenya à cheval sur l’Équateur, le Rwanda et la Tanzanie sont dans l'hémisphère sud.

Il y a beaucoup d'animaux à voir dans le parc en faisant une sortie en bateau ou en 4x4. C'était aussi le cas au Rwanda, mais comme j'ai réservé un safari au Kenya et un autre en Tanzanie, j'ai décidé de rester sage (financièrement) dans ces deux pays.

J'ai quand-même opté pour une excursion en bateau sur le canal Kazinga pour la modique somme de 25€. C'est un canal naturel de 32km qui relie deux lacs, le lac Edward et le lac George. La profondeur n'est que de 7m au maximum.

C'est peu profond pour les hippopotames, c'est une mare, dans laquelle des centaines d'entre eux pataugent à longueur de journée. Ce n'est pas le plus bel animal terrestre loin s'en faut. Dans l'eau il est plutôt inoffensif mais sur terre mieux vaut ne pas l'approcher de trop près.

En plus des antilopes, un buffle aux cornes menaçantes broutait au bord de la rivière. C'est bien mais il manquait quelque chose. On m'a dit qu'ils viennent s'abreuver vers 17h et il n'était que 16h. C'est malin, pourquoi m'envoyer sur la rivière une heure avant ? Comme je n'étais pas content, le pilote du bateau a traîné un peu, voulant me donner une chance de les voir.

Au moment où on entamait le retour, le pilote me dit de regarder au loin sur la droite. On a traversé à nouveau la rivière pour les approcher.

Je sais que ça n'a rien d'exceptionnel, presque tout le monde a vu des éléphants, moi-même j'en ai vu beaucoup, j'en ai même chevauchés, mais c'était en Asie, là où ils ont des petites oreilles. Ici ce sont mes premiers éléphants d'Afrique, aux grandes oreilles. Il ne faut pas grand chose pour m'émouvoir.

Ils ont le dos plus vouté et ils sont moins poilus que leurs confrères asiatiques. Les yeux sont aussi moins bridés...Ah Ah !

Ils étaient au nombre de neuf pachydermes, des mâles et des femelles avec leurs petits. Mâles et femelles portent des défenses, ainsi pas de jaloux.

Voilà des moments simples et beaux, au contact avec la nature, là où l'animal et l'homme se supportent beaucoup mieux que les hommes entre eux dans certains endroits de la terre, surtout en Afrique...

Le Lac Victoria.

Le lac Victoria est le plus grand lac d'Afrique, il est traversé par l’Équateur et partagé entre trois pays : l'Ouganda au nord ouest, le Kenya au nord est et la Tanzanie au sud. Il est la source du Nil Blanc. J'aurai ainsi vu les deux sources du Nil, ici en Ouganda et celle du Nil Bleu en Éthiopie. Je rappelle que ces deux affluents se rejoignent à Khartoum au Soudan, pour former le Nil qui remonte en Égypte jusqu'à Alexandrie et se jette dans la Mer Méditerranée.

Bizarrement, il n'y a pas beaucoup de lieux de villégiature au bord du lac. Le plus beau et plus agréable lieu est à Entebbe, à environ 30km au sud de la capitale Kampala. C'est là que se trouve l'aéroport international.

Il y a quelques hôtels avec leurs restaurants au bord du lac. Les ougandais de la classe moyenne viennent s'y baigner le dimanche. Le climat est tropical, il fait beau et chaud.

Masindi.

Je privilégie dans tous les pays les transport en commun. En Ouganda ce sont les matatus, des minibus de 14 places. La mode est au self drive, c'est-à-dire voyager en louant une voiture, avec ou sans chauffeur. C'est pour les touristes qui ne veulent surtout pas s'asseoir à côté d'un noir ou d'une noire, ils ont peur sans doute, et qui sont incapables de laisser leur confort à la maison, ne serait-ce que deux ou trois semaines. Depuis plus de deux mois, en Éthiopie, au Rwanda et en Ouganda, j'ai toujours, je dis bien toujours, été le seul blanc parmi les noirs dans les transports en commun. Et je suis toujours vivant !...

Les matatus partent quand ils sont pleins. Je peux partir dix minutes après mon arrivée à la gare routière ou bien deux heures après, c'est-à-dire une longue attente sous le soleil de plomb avec des cocos patibulaires qui rodent autour de moi. Alors je compte 1,2,3,....13,14. On y va ? Pas encore, eh eh on est en Afrique. 15, 16, 17,...20,21. Let's go. C'est parti ce jour-là avec 21 personnes à bord, plus 4 bébés et 3 poules (les gallinacées...), une fois il y avait même une chèvre. Certains s'assoient sur les genoux des autres, les routes sont en mauvais état, ce sont souvent des pistes cabossées de terre rouge, la terre africaine, la poussière africaine qui rentre par les vitres ouvertes, tout le monde tousse là-dedans, on est secoués, à fond la caisse, le dos et les fesses souffrent, c'est une étuve, on est serrés, on ne peut pas bouger, on se touche forcément, on s'échange les odeurs aigres de transpiration, les bébés tètent leur mères, les poules gémissent, quelqu'un vomit, qui fait vomir d'autres, dans des sacs en plastique jetés par les vitres, c'est insupportable, ce sont des conditions de transport difficiles, mais il n'y a rien à faire, je n'ai pas trouvé mieux, j'aime ça.


Je trouve que Masindi a un air de ville du far-west avec ses maisons bien alignées, colorées ou défraîchies. La pauvreté est dans toutes les rues, quant au marché, c'est dur à voir. Je n'ai pas beaucoup de scrupules à prendre des photos, mais là je n'en ai pas pris, je voyais dans leurs regards tristes qu'ils (qu'elles) ne le souhaitaient pas.

Masindi est à quelques kilomètres au sud du Parc National Murchison. Au diable l'avarice, finalement, j'ai décidé d'y aller, il paraît que ça vaut le détour. J'espère que c'est le cas parce que le safari à 175€ la journée, c'est pas donné. L'Ouganda ce n'est pas le Kenya, c'est sûrement pas ici que je vais voir des lions même s'ils disent qu'il y en a pour faire marcher leur business. Mais bon, j'y vais quand-même.



Le Murchison Falls National Park.


C'est le plus grand parc national du pays situé au nord en se dirigeant vers le Soudan. Le safari commence par une croisière en bateau sur le Nil. En effet, le Nil Blanc prend sa source plus au sud dans le lac Victoria et remonte vers le nord en traversant le parc national. En chemin on rencontre des éléphants, des hippopotames, des antilopes, beaucoup d'oiseaux notamment des martin-pêcheurs en grand nombre. La croisière dure deux petites heures à admirer la vie animale sur les berges du fleuve. Il faisait une chaleur accablante.

Au bout des deux heures, le bateau ne peut pas aller plus loin, car nous arrivons aux chutes du Nil appelées Murchison Falls, des chutes de 43m de haut au débit impressionnant.

Une fois la croisière terminée, j'ai fait ce qu'on appelle un game drive, c'est-à-dire partir à la recherche des animaux en 4x4 (avec chauffeur) pendant près de quatre heures. Le parc comprend une partie boisée, plutôt destinée à la recherche des chimpanzés, et une partie de savane. J'ai choisi la partie savane.

Je ne sais pas par où commencer tellement ce fut beau ! Ça fait maintenant plusieurs années que je voyage beaucoup et cette journée-là était certainement l'une des plus belles journées de tous mes voyages. C'était mon premier safari !

Le buffle d'Afrique est différent du buffle d'Asie qui est un animal domestiqué de couleur grise utilisé essentiellement pour le travail dans les rizières. En Afrique, le buffle est sauvage et de couleur noire. Dans le parc Murchison on le trouve en grand nombre, j'en ai vu plus d'une centaine rassemblés près du Nil là où ils viennent s'abreuver. Ils couraient en groupe dans un sens, revenaient dans l'autre, soulevant de la poussière, s'arrêtaient, me fixaient, menaçants. Les antilopes indifférentes passaient à toute vitesse, apportant de la douceur dans ce décor sauvage.

Le spectacle est grandiose. C'est l'animal le plus répandu en Afrique avec plus d'un million d'individus. Le mâle adulte pèse près d'une tonne. C'est un animal puissant dont le seul prédateur est le lion qui s'attaque aux plus jeunes. Le buffle mâle adulte peut tuer un lion. C'est un animal très dangereux pour l'homme, pas question de sortir de la voiture, sinon c'est la corrida assurée !

Je suis dans la savane open, c'est-à-dire là où l'herbe n'est pas très haute, voire rase, ce qui permet de repérer les animaux de loin et de bien les voir de près.

C'est la fin de la saison sèche, l'herbe est jaune et les animaux commencent à manquer de bonne nourriture, mais la saison des pluies commence en mars, c'est donc pour bientôt. Les antilopes aussi sont nombreuses, on y trouve des kobs, des bubales de Jackson, des waterbacks.











Un petit troupeau de kobs et de bubales était aussi venu profiter de l'eau et des joies des rives du Nil avec en arrière plan des pêcheurs et des grues royales en vol. C'était un spectacle très beau que je ne me suis pas lassé de voir. Elles sont si belles, au regard si tendre.

J'ai été autorisé à sortir du 4x4 et à les approcher. C'est leur terrain de nourriture et leur terrain de jeu. En les observant bien et en suivant les antilopes les plus enjouées, j'ai vu ce qu'on peut voir dans les reportages animaliers. Le voir de ses propres yeux, c'est absolument magnifique !


Après les antilopes bondissantes, voici la grâce !

Je ne sais pas trop quoi dire, je ne m'attendais pas à les voir en Ouganda. Quand je les ai vues, je n'en croyais pas mes yeux, elles étaient un peu loin, j'ai pu sortir de la voiture pour les apercevoir dans de bonnes conditions. Je suis comme un enfant, les yeux ébahis d'admiration.

Celles-là étaient un peu lointaines mais j'en ai vu d'autres peu de temps après, elles étaient cette fois plus proches. Je serais resté des heures à contempler la quintessence de la beauté.

La girafe est l'animal le plus grand sur la Terre. Le mâle peut mesurer 6m de haut et peser deux tonnes, les femelles sont plus petites et plus légères. Son long cou long de 3m lui permet d'attraper les feuilles les plus hautes. Elle possède sept vertèbres cervicales (comme nous) de 40cm chacune lui permettant de tordre son cou, on pourrait en faire un nœud...

Elle a une teinte plutôt claire, voire blanche à la tête et sur le ventre, son pelage est recouvert de taches brunes. Elle a une petite crinière de poils marrons et deux cornes lui poussent sur la tête. Sa queue, terminée par une touffe de poils noirs, peut mesurer jusqu'à 1m.

Son seul prédateur est le lion. Elle est gentille, elle n'attaque jamais, elle ne sait que se défendre. La girafe ne dort presque pas, elle somnole debout environ deux heures dans la journée, pas la nuit. Elle est muette, contrairement à celles qu'on trouve dans les berceaux...

La girafe est majestueuse, c'est le symbole de la beauté, du raffinement et de l'élégance. Maintenant que je l'ai vue, je la considère comme la plus belle !


Le chauffeur du 4x4 (très gentil), qui connaît bien la savane, s'est arrêté à un croisement de la piste avec un petit chemin. Il a passé un coup de fil. C'est bon me dit-il, les rangers sont loin, on peut y aller. On n'a pas le droit de prendre le chemin, on y restera moins de cinq minutes. Prépare ton appareil photo. Qu'est-ce qu'il se passe, je ne comprends pas...On prend le chemin-dit et le 4x4 s'arrête au bout de seulement 200m. C'est le chauffeur qui me les a montrées, je ne les voyais même pas, se confondant avec la couleur de la terre et des herbes sèches, alors qu'elles n'étaient qu'à cinq mètres de la voiture. Mon cœur s'est serré et a viré à l'émotion !


Quatre lionnes se prélassaient sur la terre sèche de la savane.

J'ai été pris au dépourvu, jamais je n'aurai pensé en voir en Ouganda. Tout s'est passé tellement vite que j'ai eu à peine le temps de réaliser que je venais de vivre un rêve.



Tant de choses se sont passées en Ouganda que je ne suis pas près d'oublier ce pays magique pour moi. J'y ai vu mes premiers éléphants d'Afrique, mes premiers buffles d'Afrique, mes premières antilopes, mes premières girafes, mes premières lionnes. Le tout en une seule journée de safari.

Mon rêve maintenant, après avoir vu les lionnes, c'est de voir le roi. Le roi lion....



Prochaine destination : le Kenya.

 
 
 

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JEAN-PIERRE

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