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Le Bénin : traditions et grande sérénité.

  • jpln56
  • 18 déc. 2018
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 15 oct. 2022

Le Bénin est un petit pays orienté nord-sud avec un littoral d'une centaine de kilomètres sur l'océan atlantique au sud, c'est le golfe de Guinée.

Le pays compte 12 millions d'habitants, la capitale est Cotonou (1 million d'habitants), l'un des plus grand port commercial de l'Afrique de l'ouest. La langue officielle est le français. Le dialecte le plus répandu, le fon, est parlé par près de la moitié de la population. Les musulmans et les catholiques sont à peu près de la même importance avec 30% de la population chacun. Les autres pratiquent le vaudou ou diverses églises évangéliques. La monnaie est le franc CFA. Le Dahomey a acquis son indépendance de la France en 1960, ce n'est qu'en 1974 que le pays a changé de nom pour devenir le Bénin.

Le niveau de vie au Bénin est nettement plus élevé qu'au Burkina Faso voisin, à peu près équivalent au Sénégal. Les béninois sont des gens charmants, agréables, souriants, d'une grande sérénité et visiblement heureux de leur sort. C'est aussi le plus beau pays que j'ai visité en Afrique de l'ouest.

En venant du Burkina Faso par voie terrestre, on arrive au nord du Bénin dans la région de l'Atacora où vit le peuple Métamaribé. On s'aperçoit que le fait de passer la frontière ne change pas grand-chose. La première ville est Tanguiéta.

Comme au Burkina Faso voisin, c'est aussi le pays des imposants baobabs, on ne les compte pas tellement il y en a. C'est devenu mon arbre préféré.

Koussoucoingou.

J'ai posé mon sac à Koussoucoingou. Il fallait le trouver ce petit village de montagne où vivent de manière bien étrange les Otammari. L'originalité de ce village ce sont les habitations, des cases familiales fortifiées appelées "tatas".

Elles sont construites avec la latérite, la terre rouge locale. Au rez de chaussée on trouve la cuisine et l'étable où dorment le bétail et les grands-parents. Sur le toit, des petites chambres rondes avec une petite ouverture, une pour les enfants, une pour la femme et une pour le mari. Maris et femmes ne dorment pas ensemble, la polygamie étant répandue, l'homme peut ainsi accueillir tranquillement la femme qu'il désire. Ils dorment à même le sol sur une simple natte. On ne tient pas debout dans les chambres, au mieux à genoux. Le toit sert aussi à faire sécher les céréales et les condiments à l'air libre, et à les stocker ensuite dans les greniers.

Les Otammari sont animistes, certains ont épousé la religion catholique, mais il n'y a pas de musulmans dans le village, il semblerait qu'ils ne soient pas désirés. Mais les hommes ne sont pas enclins à se convertir au catholicisme, religion interdisant la polygamie...

Étant animistes, ils croient aux esprits des animaux et des éléments naturels, le vent, les arbres, le soleil, la lune, etc...Ils pratiquent des sacrifices d'animaux, poules, pintades, chèvres pour conjurer le mauvais sort. Contrairement aux autres villages animistes que j'ai visités en Afrique de l'ouest, à Koussoucoingou les garçons ne sont pas circoncis et les filles ne sont pas excisées. Étonnant !

Il n'y a pas l'eau courante. C'est un va et vient incessant tous les jours pour se ravitailler en eau au forage d'eau potable actionné avec le pied. Ils retournent à la maison avec le récipient sur la tête, ils reviendront plusieurs fois par jour. C'est une habitude quotidienne pour eux et c'est aussi l'occasion de papoter.

J'ai fait une petite ballade dans la montagne avec Bertin, un guide local, fier de ses deux femmes et de ses sept enfants...

J'ai rencontré une famille dans une étrange maison isolée, loin de tout, repliée sur elle-même, vivant de manière traditionnelle avec un lopin de terre et quelques chèvres. Une famille avec trois jeunes garçons dont un, en retrait, semblait malade.

Lorsque j'ai vu le premier Otammari, j'ai constaté qu'il avait des cicatrices sur tout le visage, comme un tatouage, mais ce sont bien des cicatrices. Lorsque j'ai vu un deuxième Otammari, idem. Bertin, mon guide, est lui aussi couvert de cicatrices. Il m'a expliqué. C'est tout simplement une tradition, sans signification particulière. Tous les enfants, garçons et filles, sont scarifiés avant l'âge de trois ans. Tout le visage est lacéré au couteau, à vif ! Je n'ose pas imaginer l'état du visage des gamins à l'issue de l'opération...Avec le temps, les traces s'atténuent pour former de discrètes et fines cicatrices horizontales et verticales, non sans charme...

Les Ottamari sont vraiment une ethnie à part parmi toutes celles que j'ai déjà vues en Afrique de l'ouest.

Ganvié.

La capitale, Cotonou, est coincée entre la mer au sud et le lac Nokoué au nord, c'est le plus grand lac du pays.

Ganvié est une cité lacustre, un village flottant avec ses maisons sur pilotis et ses pêcheurs. L'endroit est absolument remarquable. Ça commence à l'embarcadère au nord de Cotonou où on loue une pirogue pour rejoindre Ganvié à 8 kilomètres. Une armada de pirogues arrive en ville, avec beaucoup de femmes qui viennent du village pour vendre le poisson à l'embarcadère.


En chemin vers Ganvié, le spectacle des pêcheurs est incroyablement beau. Ils pêchent à l'épervier, utilisant un filet plombé qu'ils lancent avec grâce à la surface de l'eau, les plombs se chargeant de l'engloutir dans les eaux peu profondes du lac. Le poisson se raréfiant, comme partout, ils se sont lancés dans l'aquaculture. Mais la pêche traditionnelle sera irremplaçable dans sa beauté et dans son esthétique.

J'arrive à Ganvié, ce village flottant d'un autre temps, les images sont saisissantes d'authenticité. Les maisons sont en bambou, les toits en tôles ondulées. Les eaux sont envahies par les jacinthes d'eau.

Tous les hommes et jeunes garçons sont pêcheurs et toutes les femmes vendeuses de poissons. On ne peut pas faire plus simple dans la répartition des rôles. Chaque famille possède au moins 3 pirogues, une pour le mari pêcheur, une pour la femme vendeuse, une pour les enfants pour aller à l'école. Il n'y a pas de terre ferme, les enfants savent manier la pirogue avant de savoir bien marcher. Il n'y a pas de passerelles entre les maisons sur pilotis, pour aller chez le voisin, il faut prendre la pirogue, idem pour aller à l'épicerie. Les habitants ont un certain goût pour la décoration, les maisons sont plus ou moins colorées en fonction des moyens de chacun.

Au centre du village, la rue des amoureux est le lieu de rendez-vous nocturne des adolescents qui ont le cœur qui bat la chamade, le garçon et la fille arrivent en pirogue bien sûr. Quel romantisme !

Mais rien n'est plus beau que le spectacle des pêcheurs à l'épervier !

Grand Popo.

Grand Popo est au bord de l'océan atlantique. C'est une immense plage de plusieurs kilomètres, sans charme. Mon point de chute était correct et fort sympathique, un bungalow sur la plage à l'ombre de jeunes palmiers.

Il y a un petit village de pêcheurs sur la plage et comme ailleurs, c'est tout le monde qui s'active. Je n'ai fait que passer, et ils ont fait comme si je n'étais pas passé...







Possotomé.

Le petit village de Possotomé est situé au bord du lac Ahémé, pas loin de la mer, pas loin du Togo. C'est un endroit idéal pour se ressourcer, loin de la ville. Il y règne un calme absolu et une grande sérénité.

Je suis maître de mon temps et j'ai décidé de rester 3 jours dans un petit resort agréable et fort sympathique, au bord du lac. Des kayaks mis gratuitement à disposition m'ont permis d'aller côtoyer et discuter avec les pêcheurs sous un soleil intense. Le bar et le restaurant sont perchés au-dessus du lac, sur pilotis...Une merveille !

Un soir, un groupe de touristes est arrivé, le propriétaire avait invité pour l'occasion une troupe de musiciens et de danseuses. J'ai profité du spectacle, l'ambiance était très belle et bon enfant.

Et les africaines sont toujours aussi belles. Ça ne se dément pas au Bénin !...

Emporté par l'ambiance et la beauté giacomettienne des africaines, il s'en est fallu de peu que j'oublie de vous montrer une des raisons qui m'a poussé à rester ici 3 jours.

Il s'agit de la piscine à débordement au bord du lac. Elle est divine !

Mon voyage en Afrique de l'ouest se termine ici, au Bénin enchanteur. Je prends l'avion demain pour l'Afrique de l'est.

Prochaine destination : l'Ethiopie !


Je vous souhaite à tous un joyeux Noël !

 
 
 

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JEAN-PIERRE

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